Dans le cadre du projet RENOPTIM, le CSTB a étudié l’état actuel des connaissances sur la surchauffe dans les logements français, les différents moyens d’évaluer le confort thermique ainsi que les moyens d’actions à disposition des habitants.
Définitions de risque, vulnérabilité et confort
Le projet RENOPTIM met en évidence le défi complexe d’assurer le confort thermique des occupants tout en minimisant les consommations énergétiques, alors que la consommation liée à la climatisation est croissante en France. Il souligne la nécessité d’inciter à l’utilisation de solutions passives pour minimiser la surchauffe et de recommander la climatisation uniquement lorsque cela devient inévitable. Il résume également une dizaine d’entretiens menés auprès de bailleurs sociaux afin de comprendre comment ils traitent aujourd’hui la problématique de confort d’été dans leurs opérations de réhabilitation.
Complexité de cibler les logements à traiter en priorité
La surchauffe dans les logements dépend à la fois de la capacité des logements à se protéger des apports solaires, de leur inertie thermique qui permet de stocker et déstocker la fraicheur au moment opportun, et de leur potentiel de rafraichissement par ventilation naturelle nocturne, fortement lié à leur caractère traversant. Ces différents phénomènes physiques sont intrinsèquement liés, ce qui en complexifie l’analyse. Dans le cadre du projet RENOPTIM, un outil de ciblage des bâtiments les plus vulnérables à la surchauffe, se présentant sous la forme d’un indicateur par bâtiment, sera développé, basé sur des données existantes issues de la Base de Données Nationale des Bâtiments et complété par la connaissance des bailleurs de leur patrimoine. La campagne expérimentale déployée durant l’été 2023 au sein de 76 logements situés dans trois régions de France métropolitaine permettra de valider et renforcer cet indicateur de vulnérabilité à la surchauffe.
Différents indicateurs, méthodes et modèles pour l’évaluation du confort et du stress thermique
Les principaux indicateurs y sont recensés, ainsi que leurs spécificités et les limites des connaissances actuelles. L’étude décrit également la thermophysiologie du corps humain ainsi que les différents types de mesures à l’échelle de l’humain qui permettent d’évaluer expérimentalement les différences d’un individu à un autre. Au sein du projet RENOPTIM, des données expérimentales thermo-physiologiques recueillies au cours de l’été 2023 sur une vingtaine de participants dans les logements français instrumentés ont permis d’alimenter ces modèles de confort. Ces expérimentations ont un caractère exceptionnel car aucune expérimentation de cette ampleur n’existe à ce jour en France. Les données recueillies ont permis d’incrémenter nos connaissances sur le confort thermique de la population française métropolitaine et de proposer des seuils d’inconfort adaptés aux ressentis des personnes en périodes de fortes chaleurs.
Évolution des guides d’écogestes
Ces guides sont destinés à informer les citoyens sur les moyens de réduire leur consommation d’énergie tout en améliorant leur confort thermique en été. L’étude met en évidence les défis liés aux facteurs socio-économiques et aux pratiques quotidiennes des habitants et souligne l’importance de présenter ces écogestes de façon à ce qu’ils s’insèrent dans leur contexte d’habitudes de vie. Dans le cadre du projet RENOPTIM, une étude sociologique est menée pour mieux comprendre ces aspects, car le comportement des occupants dans leur logement en période de fortes chaleurs peut avoir un impact important sur la surchauffe de celui-ci.
